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A quoi sert un président sans bilan ni projet de société ?
GEW Intelligence Unit (Reports & Analyses: The Voice of the Mediterranean)
Dans cet article, le quatrième dans cette série, nous nous posons trois questions: la première concerne le bilan du président actuel de la Tunisie depuis son arrivée au pouvoir en 2019. La deuxième cherche à savoir à quelle fin veut-il obtenir un autre mandat notamment en s’arrangeant pour barrer la route à ses rivaux, sous les verrous. Et la troisième porte sur l’avenir de la Tunisie sous un présumé “intello” qui s’est découvert une carrière de dictateur.
-I- Quelles sont les principales réalisations du mandat de Mr. Qais Saied qui ont allégé le fardeau de ses concitoyens et leur ont permis d’être fiers de leur pays ?
Malheureusement, les résultats des recherches ne contiennent pas d’informations spécifiques sur des réalisations concrètes du mandat de Mr. Kaïs Saïed qui auraient allégé le fardeau des citoyens tunisiens ou suscité leur fierté nationale.
Au contraire, les sources disponibles dressent plutôt un tableau préoccupant de la situation en Tunisie sous sa présidence :
1. Concentration des pouvoirs : Depuis 2021, Kaïs Saïed a accaparé les pleins pouvoirs, ce qui a fait “vaciller la jeune démocratie tunisienne” selon les termes utilisés.
2. Projet controversé d’entreprises citoyennes : Bien que présenté comme une initiative pour dynamiser les zones défavorisées, ce projet soulève des doutes quant à sa viabilité et son impact réel.
3. Climat politique tendu : L’annonce de sa candidature pour un nouveau mandat s’accompagne d’avertissements contre toute “malversation”, suggérant un climat de méfiance.
4. Absence de réalisations majeures mentionnées : Les articles ne citent pas de réalisations concrètes qui auraient amélioré significativement la vie des Tunisiens ou renforcé la fierté nationale.
Ainsi, sur la base des informations disponibles, il semble difficile d’identifier des réalisations majeures qui auraient allégé le fardeau des citoyens ou suscité une fierté nationale généralisée.
-II- Si Mr. Kaïs Saïed n’a aucune réalisation à son actif depuis qu’il est devenu président de la Tunisie, pourquoi cherche-t-il à obtenir un autre mandat à tout prix, même en sacrifiant sa réputation d’intellectuel, s’arrangeant pour mettre ses rivaux sous les verrous ?
Concentration du Pouvoir et Contrôle de l’Opposition
Depuis son arrivée au pouvoir en 2019, Kaïs Saïed a progressivement concentré tous les pouvoirs entre ses mains, modifiant la Constitution et dissolvant le Parlement. Son coup de force du 25 juillet 2021, où il a pris le contrôle exécutif et législatif, a marqué un tournant vers un régime ultra-présidentialiste. Cette concentration de pouvoir lui permet de gouverner sans contre-pouvoirs effectifs, ce qui est une caractéristique typique des régimes autoritaires.
Justifications et Rhétorique Populiste
Saïed justifie ses actions par la nécessité de “corriger” les erreurs de la transition post-révolutionnaire et de répondre aux aspirations de la Révolution de 2011, qu’il considère comme trahies par les élites politiques. Il utilise une rhétorique populiste et nationaliste pour se présenter comme le seul capable de sauver la Tunisie des crises économiques et politiques, et de restaurer la souveraineté nationale.
Répression de l’Opposition
Pour sécuriser sa position et minimiser les risques de contestation, Saïed a intensifié la répression contre ses opposants. De nombreux candidats potentiels à la présidentielle de 2024 sont soit en prison, soit en exil, ou font face à des procédures judiciaires. Cette répression vise à éliminer toute concurrence et à s’assurer que Saïed reste le seul candidat viable.
Maintien du Soutien Populaire
Malgré les critiques et les échecs économiques, Saïed conserve un certain soutien populaire, notamment parmi ceux qui sont déçus par les gouvernements précédents et qui voient en lui un défenseur contre la corruption et l’incompétence. En se présentant comme un “libérateur” et en utilisant une rhétorique guerrière, il cherche à mobiliser ce soutien pour obtenir un nouveau mandat.
Échecs et Promesses Non Tenues
Les promesses de Saïed de réformes économiques et de lutte contre la corruption n’ont pas été tenues, ce qui a aggravé la situation économique et sociale du pays. Cependant, en blâmant les élites politiques précédentes et en se posant comme le seul capable de mener la “bataille de libération nationale”, il tente de détourner l’attention de ses propres échecs.
Résultat: Kaïs Saïed cherche à obtenir un nouveau mandat pour consolider son pouvoir et poursuivre son projet politique autoritaire. En réprimant l’opposition et en utilisant une rhétorique populiste, il vise à maintenir le soutien populaire malgré les échecs économiques et sociaux. Cette stratégie lui permet de rester au pouvoir tout en minimisant les risques de contestation et de concurrence électorale.
-III- Si la bande à Kais Saied réussit à lui obtenir un nouveau mandat présidentiel (comme elle l’a déjà fait pour Bourguiba et Ben Ali), quel avenir peut-on objectivement prédire pour la Tunisie sous la dictature renouvelée?
Scénarios Probables pour la Tunisie sous un Nouveau Mandat de Kaïs Saïed
Renforcement de l’Autoritarisme
Si Kaïs Saïed obtient un nouveau mandat présidentiel, il est très probable que le régime autoritaire qu’il a instauré se consolidera davantage. Depuis son coup de force en juillet 2021, Saïed a systématiquement démantelé les institutions démocratiques et les contre-pouvoirs, concentrant tous les leviers du pouvoir entre ses mains. Cette tendance devrait se poursuivre, voire s’intensifier, avec une répression accrue des opposants politiques et des médias.
Répression des Libertés et des Droits Humains
Le climat de répression contre les voix dissidentes et les militants des droits humains devrait s’aggraver. Les arrestations arbitraires, les poursuites judiciaires contre les opposants et l’ingérence dans le système judiciaire deviendront probablement plus fréquentes. Les ONG et les organisations internationales continueront de dénoncer ces violations, mais leur influence sur le régime de Saïed pourrait rester limitée.
Instabilité Sociale et Économique
La situation économique de la Tunisie, déjà fragile, pourrait se détériorer davantage sous un nouveau mandat de Saïed. Les réformes économiques impopulaires exigées par le FMI, combinées à une gestion autoritaire, risquent de provoquer des troubles sociaux. Le mécontentement populaire pourrait se traduire par des grèves et des manifestations, bien que celles-ci soient réprimées sévèrement.
Isolement International et Relations Tendus
La politique étrangère de Saïed, marquée par un souverainisme rigide, pourrait isoler davantage la Tunisie sur la scène internationale. Les relations avec les partenaires traditionnels comme l’Union européenne et les États-Unis pourraient se détériorer, entraînant une réduction de l’aide et des investissements étrangers. Les tensions avec les pays africains, exacerbées par les discours anti-migrants de Saïed, pourraient également nuire aux relations commerciales et diplomatiques.
Érosion des Acquis Démocratiques
Les acquis démocratiques de la révolution de 2011 seront probablement érodés de manière irréversible. La Tunisie pourrait se retrouver avec un système politique où le pouvoir est concentré entre les mains d’un seul homme, sans contre-pouvoirs effectifs ni respect des droits fondamentaux. Ce retour à un régime autoritaire pourrait rappeler les périodes de Bourguiba et Ben Ali, mais avec des caractéristiques potentiellement plus répressives et personnalisées.
Conclusion
En résumé, un nouveau mandat pour Kaïs Saïed pourrait plonger la Tunisie dans une dictature encore plus stricte, caractérisée par une répression accrue des libertés, une détérioration économique et un isolement international. Les espoirs de transition démocratique et de développement socio-économique risquent d’être gravement compromis, laissant le pays dans une situation d’instabilité et de régression politique.
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